"On a des publics très divers à la médiathèque"

Il y a quelques jours, la Ville de Grasse organisait, dans le cadre des projets de renouvellement urbain et du label Ville d’art et d’histoire, un moment d’échanges et de restitution. Notamment de l’enquête sociologique (1) de Mickaël Faure, dans laquelle il évoquait les mutations notamment sociales qui ont pu avoir lieu dans la commune depuis quelques années. Grâce à la rénovation des bâtiments anciens, mais aussi à l’arrivée de la médiathèque. "La culture est un levier essentiel pour développer le lien social et la mixité, développait-il. Que l’on aime ou pas l’architecture du bâtiment."

Un article qui a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux. Notamment le conseiller d’opposition Jean-Paul Camerano, qui a écrit: "Un gouffre financier pour un blockhaus! On attend toujours la venue de l’architecte des bâtiments de France pour expliquer ce ‘‘chef-d’œuvre’’" – même si là n’était pas la question. Cependant, il n’est pas le seul à qualifier la médiathèque de "blockhaus". Certes, le projet a raflé le prix Équipement du concours ArchiCOTE 2022 et ses concepteurs, Ivry Serres Architecture et Beaudouin Architectes, ont reçu le prix de l’Équerre d’argent 2022, mais certains internautes se demandent "pourquoi ne pas avoir respecté le style provençal".

"Ils se sont approprié le lieu"

Mais outre l’aspect du bâtiment, qui certes "dénote un peu avec le reste des autres rues du quartier", ils sont nombreux sur la Toile à relever un "bel engagement vers la culture", une "super médiathèque avec un large choix". "Je n’ai pas besoin d’un sociologue mais juste l’avis de mes enfants… et eux adorent s’y rendre, apprécient se retrouver avec leurs camarades de classe pour travailler ou s’y amuser. Et c’est bien ça le plus n’important."

"On a des publics très divers, du fait qu’on est installé dans un quartier prioritaire de la ville, relève le personnel de la médiathèque. On se rend compte qu’on a beaucoup d’adolescents qui préfèrent venir à la médiathèque aujourd’hui plutôt que de traîner dans la rue. On arrive à avoir ce public qui d’habitude n’est pas un public captif de la médiathèque. Ils sont en attente, ils ont développé une sorte de curiosité face à l’activité de la médiathèque: ils se demandent quels sont les ateliers du jour, quand sera la nouvelle exposition… Ils se sont approprié le lieu."

238.000 visites depuis son ouverture

Depuis son ouverture, 238.000 visiteurs ont été recensés et 8.500 personnes sont actuellement abonnées à la médiathèque. Dont 80% de Grassois et 12% d’habitants de l’agglomération. Une enquête de satisfaction sera prochainement lancée auprès de tous, abonnés ou non, "pour savoir ce qu’on peut améliorer et pourquoi certains ne la fréquentent pas…"

1. Pour son enquête, le sociologue a réalisé une cinquantaine d’entretiens, qu’il a ensuite analysés. Auprès d’habitants du quartier, d’acteurs du domaine social… "Ce qui était intéressant c’était de donner la parole aux habitants, de voir comment ils percevaient leur ville, la vivaient", explique Mickaël Faure.

Artothèque, vinyles, petite enfance…

La médiathèque Charles-Nègre propose, sur cinq étages, bien évidemment des livres (fictions, romance pour adolescents, presse et magazine…) mais également une micro-folie (un musée numérique donnant accès à plus de 3.200 œuvres), une salle de projection à la demande pour six personnes maximum, des espaces de travail informatique, des fauteuils d’écoute musicale, du matériel d’écoute à emporter chez soi (lecteur CD et DVD, platine vinyle) et des liseuses… Un pôle petite enfance est également à retrouver (avec des bacs à hauteur d’enfants et un rayon parentalité) dédié aux enfants jusqu’à 6 ans; un espace jeux vidéo, avec des initiations et de la location de jeux… Ainsi qu’une artothèque, qui permet d’avoir accès à plus de 500 œuvres, à emporter chez soi!